mardi 13 mars 2007

Les élèves de première du Lycée Gide sont inspirés




Voici la suite des textes autobiographiques :



C’était cette année-là… c’était en 1995… c’était l’été … c’était le 22 juillet… c’était un samedi…
J’avais cinq ans, et ce jour-là, avec mes parents, nous sommes allés au marché d’Uzès. C’était notre petite sortie en famille hebdomadaire. Nous étions partis très tôt de la maison, pour pouvoir profiter de la courte fraîcheur du matin, et éviter la chaleur accablante du soleil d’été. J’adorais cette sortie. Nous parcourions les rues, nous passions par la Place aux Herbes, où se regroupait la majorité des commerçants, sous les antiques arches et, tout le long, nous observions les étals avec une curiosité inébranlable, comme si chaque fois était la première fois que nous voyions ces choses-là. Il y avait des étals de toutes sortes, de fruits et légumes, de fleurs, de vêtements, de charcuterie,… de tout en fait. A chaque coin de rue, différentes odeurs se mélangeaient, s’entremêlaient, et quand on les respirait, on sentait un bien être nous envahir, on se sentait vivant, libre, c’était une sensation étrangement agréable que j’aimais ressentir. A chaque coin de rue, c’était un panaché de couleurs que nous offrait le marché, une vraie œuvre d’art.
Puis, à un moment, je le vis, c’était un étal recouvert de bijoux : bagues, colliers, boucles d’oreilles. Il y en avait de toutes les formes et de toutes les couleurs, il faut savoir que comme toutes les petites filles de mon âge, j’appréciais regarder ces pierres précieuses, ces bouts de métal que sont les bijoux. Ce fut un moment d’émerveillement, mais aussi un moment fatal d’inattention. Alors que je dévorais des yeux un magnifique collier, qui était composé d’une chaîne en argent et d’un pendentif en forme de note de musique en argent également. Je n’avais pas fait attention que mes parents ne s’étaient pas arrêtés et qu’ils avaient continué la balade, en pensant que je les suivais. Je me retournai enfin pour demander à ma mère si elle pouvait m’acheter l’objet de mes désirs, mais il n’y avait plus de maman, ni de papa d’ailleurs.
Je fus soudain prise de panique. Je regardai à gauche, à droite, je tournai dans tous les sens, pour voir où se trouvait mes parents. Mais rien, ils n’étaient plus là. Puis, je sentis les larmes monter, et en un instant, je m’effondrai, j’éclatai en sanglots, en croyant que mes parents m’avaient abandonnée. Le marchand de l’étal me remarqua, ce qui n’était pas très difficile, vu qu’on entendait que moi. Il me prit par la main et me demanda pourquoi je pleurai, je lui expliquai toute l’histoire. Il me prit alors dans ses bras, et me dit des paroles réconfortantes : il me dit que c’était impossible d’abandonner une aussi jolie petite fille, que mes parents n’avaient pas dû remarquer mon absence. Il me proposa ensuite de rester avec lui, de ne pas essayer de les chercher car, maintenant ils devaient avoir remarqué que j’avais disparue, et que ça leur rendraient la tâche plus facile si je restai à l’endroit où je les avais perdus. Je m’assis donc à la place du marchand, je crois me souvenir qu’il s’appelait Nicolas. Il avait remarqué mon penchant pour le fameux collier que j’avais eu du mal à quitter des yeux et que je voulais absolument posséder. Il le prit et me le mit autour du cou. Je fus étonnée et il me dit qu’il me l’offrait. Mon petit visage triste était devenu radieux.
Puis, au bout d’un moment, j’entendis une voix qui m’appelait. Je la reconnus immédiatement : c’était celle de ma mère, elle m’appelait avec une voix où l’on ressentait de l’inquiétude et de l’angoisse. Elle m’aperçut, je la vis fendre la foule, je courus vers elle et sautai dans ses bras, toutes les deux nous nous mîmes à pleurer de joie, tellement la séparation avait été douloureuse, ça y est on était de nouveau réuni. Mes parents remercièrent Nicolas, et après cet évènement, nous sommes retournés chez nous.
Je peux vous dire que cet incident m’a rapproché encore plus de ma mère qu’avant, et depuis ce jour, je ne lâche plus mes parents des yeux et pour être sure de ne pas les perdre, à chaque fois que l’on sort, je serre fort la main de ma mère. Et, ce jour-là, j’ai pu voir que mes parents n’auraient jamais eu l’idée de m’abandonner, je garde ce souvenir comme une des nombreuses fois où ils m’ont prouvé qu’ils m’aimaient plus que tout et pour toujours.

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